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COVID-19 chez les patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques et traités par DMARDs : résultats d’une étude de la base de données de pharmacovigilance de l’Organisation Mondiale de la Santé (VigiBase®) - 19/12/20

Doi : 10.1016/j.revmed.2020.10.037 
A. Dernoncourt 1, , B. Batteux 2, J. Schmidt 1, P. Duhaut 1, S. Liabeuf 2, V. Gras-Champel 2, K. Masmoudi 2, Y. Bennis 2
1 Médecine interne, CHU Amiens-Picardie Site Nord, Amiens 
2 Pharmacologie, CHU d’Amiens-Picardie Site Sud, Amiens 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Les immunosuppresseurs utilisés chez les greffés et les personnes atteintes de cancer sont associés à des formes sévères de COVID-19 et à une augmentation de la mortalité. Parmi les classes de médicaments antirhumatismaux modificateurs de la maladie (DMARDs), il est largement reconnu que les médicaments biologiques sont associés à une susceptibilité de réactivation virale et de formes sévères de grippe. L’objectif de cette étude est de déterminer s’il existe une disproportionnalité de notifications des cas de COVID-19 pour certaines classes de DMARDs utilisés au cours des rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC).

Patients et Méthodes

Une analyse–dite de cas-non cas–de la base de données de pharmacovigilance de l’Organisation Mondiale de la Santé (VigiBase®) a été réalisée entre le 1er janvier 2020 et le 10 juin 2020. La fréquence des notifications de COVID-19 concernant chaque classe de DMARDs identifiée a été comparée à celle des notifications de COVID-19 concernant tous les autres médicaments, et exprimée en termes de Reporting Odds Ratio (ROR) [intervalle de confiance à 95 %]. Des analyses stratifiées sur l’indication des DMARDs–donc le type de RIC–ont également été réalisées.

Résultats

Parmi les 980 446 notifications d’effets indésirables identifiés dans VigiBase® pendant la période d’étude, 398 concernaient des cas de COVID-19 chez des patients atteints de RIC traités par DMARD. Cent soixante-dix-sept (44,4 %) patients avaient une polyarthrite rhumatoïde (PR), 120 (30,2 %) une spondylarthrite ankylosante (SA), 93 (23,4 %) un rhumatisme psoriasique (RPs) et 8 (2,0 %) une arthrite juvénile idiopathique. La plupart des cas de COVID-19 ont été signalés sous anti-TNFα (84,2 %). Un signal de disproportionnalité significatif a été trouvé pour les anti-TNFα (ROR=8,31 [7,48–9,23]), en particulier au cours de la PR (ROR=2,96 [2,05–4,28]), de la SA (ROR=2,21 [1,24–3,95]) et du RPs (ROR=4,55 [2,65–7,80]). Un signal de disproportionnalité inverse a été trouvé avec le tocilizumab (ROR=0,12 [0,02–0,88]) et les inhibiteurs de Janus Kinase (JAK) (ROR=0,33 [0,19–0,58]) chez les patients atteints de PR.

Discussion

Nos résultats sont cohérents avec les données actuelles de la littérature concernant un profil de sécurité favorable des anti-IL-6 et des anti-JAK chez lespatients atteints de PR [1]. Une étude récente a montré une association inverse significative entre l’utilisation des anti-TNFα et l’hospitalisation pour COVID-19 chez les patients atteints de RIC (OR=0,40, IC à 95 % [0,19–0,81]) [2]. Ainsi, l’utilisation d’anti-TNFα pourrait potentiellement favoriser la COVID-19, au même titre que d’autres infections virales, mais pourrait également réduire la gravité de la maladie en inhibant l’orage cytokinique.

Conclusion

Nos résultats suggèrent un profil de sécurité potentiel des anti-IL-6 et des JAK chez les patients atteints de PR. Il existe un signal de disproportionnalité important concernant les anti-TNFα.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 41 - N° S

P. A18 - décembre 2020 Retour au numéro
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